Au pays des merveilles

La motivation première de ce petit espace de détente, c'est probablement l'éloignement.
En effet j'ai pas mal voyagé ces dernières années et vécu hors de France pendant un bout de temps. Tout ça m'a révélé combien il était important d'écrire dans sa langue maternelle quand on ne la parle pas. A l'oral je me rends trop souvent compte j'ai des tournures qui sont abominables - je parle et écris beaucoup en Anglais, pourtant je suis toujours un lecteur assidu de bouquins en Français. Curieux.

Tout ça pour dire que finalement, vu  de l'extérieur, la France n'est pas si grande qu'on voudrait bien nous le faire croire. J'en avais l'intuition et c'est probablement pourquoi je l'ai quittée en premier lieu mais je n'en ai eu que la triste confirmation.
Il faut qu'on fasse quelque chose pour retrouver un peu de notre ancien leadership, le NY Times titrait il y a quelques semaines (mois maintenant) sur la disparition de notre rayonnement culturel. Dramatiquement vrai. A titre d'exemple littéraire, le dernier Nothomb, ou encore "Trois jours chez ma mère" de Weyergans, excellents !
Mais hors nos frontières, qui ça intéresse? Autre problème, comment faire passer le contenu de ces livres au delà de la traduction et de notre culture francophone ?

On a tellement à offrir mais l'on cherche si peu à l'exporter que j'en ai l'impression d'un gros gâchis. Et notre bien aimé  commander in chief ne nous aide pas franchement. Ces derniers temps paraît-il, il cherche à corriger la posture histoire de se rendre un peu plus présidentiel. Hum. Je vais éviter d'entrer franchement dans  les détails parce que je n'ai pas envie d'arbitrer de débats politiques ici, ni d'y exposer en détail mes propres vues (qui malgré la critique peuvent être aussi bien à droite toute que totalement marxiste,  je suis plutôt de nature indéterminée).

Enfin le but était de rendre un pseudo hommage au pays des merveilles parce que malgré tout (et c'est là le bon travail qu'il a fait) mon pays il a pas l'air si mal après tout. De l'étranger j'ai entendu pas mal de plaintes, dans les médias, par mes connaissances... Ça donne raison au stéréotype du Français râleur mais c'est une force ; bonne ou mauvaise, c'est notre façon de faire avancer les choses.
Et d'après moi, si on a soit-disant raté notre entrée dans la mondialisation du point de vue économique, c'est parce qu'on la réussit très bien au niveau social ou plutôt sociétal. Il règne en France cette petite habitude de profiter encore d'instants trop rares de détente, un esprit de famille qui même si elle explose tente d'exister, une philosophie rurale qui a survécu à l'exode et est loin d'être simpliste...

La soupe à l'oignon a survécu au hamburger et le lapin blanc court toujours dans nos champs, profitons-en.  S'il vous plaît.